Conclusion

Au regard des connaissances actuelles, la sélection est le seul mécanisme envisageable pour expliquer l'adaptation.

L'adaptation est un état particulier permettant d'exploiter la niche écologique dans laquelle vivent les individus d'une espèce. Elle ne revêt aucun caractère de perfection, elle est limitée par :

  • l'état initial des caractères

  • les modifications disponibles via la mutation

  • les contraintes d'équilibre des différents caractères

Mais ATTENTION :

Le terme d'adaptation renferme une autre ambiguïté coupable. Il est indifféremment utilisé pour désigner :

  • la plasticité des individus aux changements de leur environnement

« L'intelligence, c'est la faculté d'adaptation. » (André Gide)

  • le produit d'une longue confrontation d'une espèce avec son environnement et l'ajustement d'une fonction à son utilité

« Pour les spécialistes, l'évolution est une adaptation aux conditions changeantes de l'environnement et non pas un progrès. » (Stephen Jay Gould)

Confondre les deux renvoie inévitablement vers une vision Lamarckienne de l'évolution. En terme d'évolution, les individus ne s'adaptent pas, ils sont adaptés (fig. 4.14). Par contre les espèces s'adaptent au cours des générations.

figure 4.14 : Le colibri : son vol et son bec sont adaptés à la consommation du nectar des fleurs

Par ailleurs, la sélection n'explique pas tout, le coût de la sélection est une première brèche dans la cohérence du modèle. L’avènement de la biologie moléculaire et la comparaison des séquences de macromolécules entre espèces a également permis la naissance à la théorie neutraliste.