4.1.5 - L'adaptation n'est pas un optimum : exemple des écureuils de Grande-Bretagne

Un remplacement progressif

En 1890, le duc de Bedford et président de la Société Zoologique de Londres, introduisit l'écureuil gris d’Amérique (Sciurus carolinensis) (fig. 4.9) comme animal d'ornement dans son domaine.

figure 4.9 : Écureuil gris d'Amérique (Sciurus carolinensis)

Très rapidement, cette espèce va devenir invasive et conquérir le territoire de Grande Bretagne. L'effet principal de ce développement va être le remplacement progressif de l'espèce d'écureuil commun en Europe, l'écureuil roux (Sciurus vulgaris) (fig. 4.10).

figure 4.10 : Écureuil roux d'Europe (Sciurus vulgaris)

On estime actuellement leur effectif à 160 000 contre 2 520 000 écureuils gris.

Une cohabitation impossible

Ce remplacement d'une espèce par une autre a deux origines supposées :

  • la niche utilisée par les deux espèces est très proche. Comme le suggère la définition de l'espèce proposée par Ernst Mayr de 1982 (une niche-une espèce) la compétition est inévitable et il ne devra en rester qu'une, à moins que l'évolution conduise la plus faible à conquérir une niche différente.

  • l'écureuil gris est porteur d'un virus inoffensif pour lui mais mortel pour l’écureuil roux. Il y a donc coopération entre l'écureuil gris et ce virus dans la disparition progressive de son cousin.