6.3.2- Mécanismes cellulaires
L'épibolie
le mécanisme cellulaire de l'épibolie est l'intercalation radiale. Il concerne le feuillet ectodermique. Deux cas peuvent se présenter :
Chez le pleurodèle (Fig. 151)
C'est le cas le plus simple. L'épithélium du pôle animal est bistratifié. Il y a donc une couche de cellules superficielles et une couche de cellules profondes. Imaginons que l'on puisse colorer chacune de ces couches, par exemple, les cellules superficielles en vert et les cellules profondes en rouge.
On comprend que la résolution d'un épithélium bistratifié en un épithélium mono stratifié par intercalation radiale entre les cellules superficielles et profondes double la surface du tissu.
Chez le xénope (Fig. 152)
Dans le cas des anoures, il existe trois assises cellulaires originelles. On peut transposer le modèle urodèle au xénope en rajoutant une assise cellulaire superficielle supplémentaire, sachant que celle-ci ne participe pas aux mouvements d'intercalation radiale, mais s'étale en s'aplatissant à la surface de l'embryon.
De la même manière que chez le pleurodèle, la résolution d'un épithélium tristratifié en un épithélium bistratifié par intercalation radiale entre les cellules profondes, double la surface du tissu. C'est là une des grandes différences entre le pleurodèle et le xénope car, à la fin de la gastrulation, l'ectoderme est unistratifié chez le premier et bistratifié chez le second.
Des images en microscopie électronique à balayage montrent l'évolution de ce tissu depuis le stade blastula jusqu'au début de la neurulation (Fig.153).
D'un point de vue moléculaire, il semblerait que le mécanisme d'épibolie s'appuie sur la matrice extracellulaire.
Cependant, il faut admettre que la résolution de deux couches cellulaires en une seule nécessite une extension de cette matrice extracellulaire. Or c'est ce qui se passe. A mesure que la gastrulation progresse, la matrice extracellulaire s'enrichit, devient complexe, plus dense et s'étale en même temps que l'ectoderme. Il semblerait également que les cellules de l'ectoderme stabilisent leur épithélium par un enrichissement en E-cadhérine