Conclusion

Vous devez constater que :

  • les cas 1 et 2 correspondent à une sélection avec un allèle A avantageux dominant. Ils ne diffèrent que par la force de l'avantage procuré par l'allèle A, 25 % d'efficacité reproductive dans le premier et 100% (x2) dans le second. La seule différence réside dans le nombre de générations nécessaires pour l'élimination totale de l'allèle "a", environ 85 dans la sélection la plus faible contre environ 35 dans la plus forte.

    La sélection est donc un processus quantifiable, l'avantage peut être fort ou faible.

  • Dans le cas 3, l'allèle "A" est avantageux récessif. La différence majeure avec le cas 2 tient dans le fait que même après 1000 générations, l'allèle défavorable "a" n'est pas totalement éliminé de la population. Lorsque la fréquence de celui-ci devient faible, alors la fréquence des a/a (proche de q2 selon la loi de HW) devient négligeable. Il ne reste principalement que des A/A et des hétérozygotes. Ces deux types d'individus ayant la même valeur sélective (1), un certain équilibre se produit. L'allèle "a" est maintenu grâce aux hétérozygotes.

    Cette situation est facilement assimilable aux maladies récessives génétiques humaines. En effet, ces maladies sont rares (peu d'homozygotes pour l'allèle déficient) mais les porteurs sains (hétérozygotes) sont une part non négligeable de la population. Ainsi un allèle pourtant délétère est maintenu au cours des génération sans être éliminé.

  • on remarque dans le cas 4 que si la fréquence initiale de l'allèle avantageux récessif est très faible (ce qui est le cas quand il apparaît par mutation) sa fréquence ne change pas au cours des générations. Elle est en fait trop faible pour permettre l'apparition des homozygotes (p2).

    L'apparition d'un allèle avantageux par mutation ne suffit pas pour qu'il puisse se fixer dans une population. Il doit s'accumuler par mutation ou bénéficier de la dérive génétique dont nous parlerons dans le chapitre suivant.

  • Si un allèle est semi dominant, il pourra alors se fixer dans la population quelque soit sa fréquence initiale. L'allèle défavorable sera éliminé

    C'est en général l'image que l'on a de la sélection naturelle mais ce cela ne représente en fait qu'un cas parmi bien d'autres.