Extinction du signal par un mécanisme de rétrocontrôle
Toutes les voies de signalisation ont leur rétrocontrôle, « le bouton de reset», essentiel pour que la cellule reste sensible aux signaux de son environnement. Un excellent exemple est donné par l'oeil. Si le premier signal n'était pas annulé (par le bouton de reset) nous serions condamnés à voir le monde comme nous l'avions vu lors de la première ouverture des paupières. Pour la plupart, nous porterions à vie, comme un poster de vedette dans une chambre d'enfant, une image de la sage-femme ou du médecin obstétricien. Nous voyons l'environnement comme un film parce que nous sommes capables, en quelques millisecondes, d'allumer et d'éteindre le signal induit par la lumière.
Ce rétrocontrôle se situe à différents niveaux : les récepteurs peuvent être modifiés et rendus réfractaires ; ils peuvent être enlevés de la membrane (par endocytose ou coupure). Les complexes de signalisation peuvent être désactivés par déphosphorylation (réaction catalysée par une phosphatase) ou encore le GTP peut être hydrolysé (réaction catalysée par les GTPase activating proteins (GAP)) (voir figure 15). Un manque de rétrocontrôle rend la cellule incapable de répondre conformément aux besoins de l'organisme. Le cancer est un exemple très étudié d'une pathologie qui survient à la suite d'un défaut dans le (rétro)contrôle des voies de signalisation.
Le rétro-contrôle se fait aussi à un niveau supérieur comme l'illustre l'écrêtement du stimulus sensoriel dû au système nerveux lui-même. Un exemple représentatif est fourni par le système olfactif : la perception d'un parfum ou d'un déodorant porté toute la journée s'estompe progressivement jusqu'à disparition totale.
De ce qui précède il apparaît que c'est la variation de la concentration du ligand plutôt que son état stable même très élevé, qui déclenche la réponse.