Taille de la population et dérive génétique
Dans la modélisation utilisée jusqu'à maintenant, la stabilité des fréquences alléliques est assurée par :
l'absence supposée de mutation (on a vu que les effets quantitatifs étaient négligeables : )
l'absence de migration
l'absence de sélection
Mais un paramètre décisif est également la taille supposée infinie de la population. Cette donnée théorique permet de supprimer la part d'aléas de la reproduction : cette taille infinie résulte d'un tirage infini des allèles passant d'une génération à l'autre et assure donc une transmission à l'identique de la fréquence des allèles.
Dans le cas contraire, les allèles transmis ne constituent qu'un échantillon des allèles présents dans la population. La représentativité de cet échantillon dépend de sa taille. Supposons un allèle (A) de fréquence p = 0,5 dans une population (f(a) =q=0,5) :
si la population est constituée par le tirage de 1000 allèles, un échantillon contenant 499 (A) et 501 (a) n'est pas statistiquement différent de ce qui est attendu. Cela entraîne cependant un variation de fréquence de l'allèle (A) de 0,1%
si la population est constituée par un tirage de 10 allèles, un échantillon de 6 (A) et 4 (a) n'est pas lui non plus statistiquement différent de ce qui était attendu. Pourtant la variation de fréquence allélique cette fois est de 10%
On peut donc voir ainsi que quelque soit la taille d'une population, la transmission des allèles d'une génération à l'autre est l'objet d'un échantillonnage qui induira des modifications des fréquences alléliques. C'est ce phénomène que l'on appelle "dérive génétique".