1.3.2 - L'apport des travaux de Morgan et ses conséquences
La redécouverte des travaux de Mendel en 1900 allait permettre de commencer de comprendre les mécanismes génétiques de l'évolution. Mais les généticiens de l'époque (de Vries, Bateson, Johannsen) adoptèrent le saltationisme, c'est-à-dire l'apparition d'une nouvelle espèce à partir d'une seule mutation alors que les naturalistes savaient par expérience que la spéciation est un processus généralement graduel. Ce sont les travaux de Thomas Morgan (fig. 1.6) (à partir de 1910) sur la drosophile qui montrèrent que les mutations étaient suffisamment petites pour permettre un changement graduel au sein des populations.
La synthèse fut réalisée par Fisher (1930), Wright (1931) et Haldane (1932) qui définirent l'évolution comme une variation temporelle de la fréquence des gènes dans une population, variation due à la sélection naturelle de petites mutations aléatoires dont les effets sont additifs (gènes ou allèles indépendants agissant tous dans le même sens) ou non additifs (épistasie, dominance...). L'idée d'existence d'allèles neutres évoluant par dérive était également affirmée. Ces travaux permettaient de donner une explication à l'adaptation.