1.2.3 - Une comparaison entre Lamarck et Darwin

La théorie de Darwin ne se singularise pas par le fait que c'est une théorie évolutionniste mais parce qu'elle propose un mécanisme essentiel de l'évolution : la sélection naturelle. Darwin explique bien que ce qui est important c'est de se reproduire davantage que les autres : la sélection naturelle est la persistance du plus apte et pas la survie (celui qui survit sans se reproduire n'est pas sélectionné). Pour Lamarck, les changements de l'environnement ont priorité, ils induisent des besoins et des activités chez les individus et ceux-ci à leur tour engendrent des variations adaptatives. Pour Darwin, des variations au hasard surviennent d'abord chez les organismes et après seulement intervient l'ordonnancement par l'environnement sous l'effet de la sélection naturelle. Mais Darwin, comme Lamarck, et comme tous les scientifiques de son époque croyait à l'hérédité des caractères acquis. Il est donc faux d'opposer l'hérédité des caractères acquis de Lamarck et la sélection naturelle de Darwin.

Une qualité de Darwin fut l'extrême rigueur avec laquelle il construisit son modèle, ce qui vaut à son travail toute sa pertinence actuelle.

« Si je croisais un fait publié, une nouvelle information ou une idée allant à l'encontre de mes résultats, j'en dressais immédiatement un mémorandum. Car je savais d'expérience que ces faits et pensées là, bien plus que les faits favorables, ont tendance à être oubliés. »

Après lui, pour reprendre les propos de François Euvé[1] : « Le modèle n'est plus dans la permanence des cycles cosmiques, l'ordonnancement majestueux des régularités de la nature, il est dans la contingence historique qui fait survenir d'improbables figures. »