1.2.1 - L'apport du voyage à bord du Beagle
Destiné à des études pour devenir prêtre, Charles Darwin est initialement fixiste et accepte une création totale des êtres vivants par Dieu. Un événement va révolutionner ses conceptions : il embarque à bord du Beagle en tant que naturaliste en 1831 pour un tour du monde. Lorsqu'il monte sur ce bateau, il est un naturaliste et un géologue compétent. Une lecture fera beaucoup pour la maturation de ses idées : la lecture de Principle of geology de Lyell dont il reçoit le tome II à Montevideo et dans lequel Lyell argumente contre les idées de Lamarck.
« Lors de mon voyage à bord du Beagle en tant que naturaliste, j'ai été profondément frappé par certains faits relatifs à la distribution des êtres organisés qui peuplent l'Amérique méridionale et par les rapports géologiques qui existent entre les habitants actuels et les habitants éteints de ce continent »
L'origine des espèces, édition Maspéro, Page 1
S'il classe remarquablement ses découvertes (taille de sa cabine oblige),il ne nota pas aux Galápagos de quelle île provenaient les échantillons récoltés. C'est à son retour que la théorie prit forme et que les réponses aux questions qu'il s'était posé lors de son voyage apparurent : existence de fossiles ressemblant aux tatous actuels dans la Pampa, ressemblance de la faune des Galápagos avec la faune d'Amérique du Sud, différence de faune entre îles dans l'archipel (pinsons, Tortues), remplacement d'espèces selon la latitude en Amérique du Sud.
Lamarck s'était intéressé aux changements au cours du temps, à l'aspect vertical des transformations. Ce sont les lignées évolutives avec l'idée d'une progression vers la perfection. Darwin lui s'intéresse surtout à la diversification (transformation horizontale). Lamarck comparait des taxa dans le temps. Darwin compare des taxa dans l'espace et il en tire des processus au cours du temps.
Dans son ouvrage il démontre avec la paléontologie que les espèces ne sont pas invariables (espèces de niveaux consécutifs se ressemblent davantage que des espèces de formations éloignées, plus une forme est ancienne plus elle diffère des actuelles).A partir de là plus rien ne s'oppose à adopter la démarche de Buffon : les espèces qui se ressemblent dérivent d'un ancêtre commun.
Conseil :
le documentaire diffusé par Arte et disponible en vidéo "le grand voyage de Charles Darwin" illustre très bien les apports de cette expérience et la construction progressive des idées évolutionnistes de Darwin.