6.2.2- Mouvements cellulaires
Mouvements cellulaires
Suivons le déplacement de quelques marques colorées (Fig.141-video2) : La marque 1 située près du pôle animal s'allonge considérablement mais ne rentre pas dans l'embryon. Cette marque traduit les mouvements d'épibolie.
La marque 2 posée juste au-dessus de l'encoche blastoporale, sur la lèvre dorsale du blastopore, se dirige vers le sillon blastoporal et finit par rentrer dans l'embryon. Cette marque traduit les mouvements d'invagination.
La marque 3 posée près du pôle végétatif se trouve encerclée par le sillon blastoporal et traduit l'internalisation de l'endoderme.
La marque 4 située latéralement converge vers le sillon blastoporal. Cette marque traduit les mouvements de convergence.
Depuis les travaux de Vogt en 1929 des techniques plus précises ont été employées pour suivre le devenir et le déplacement au niveau cellulaire. Ce sont les microinjections de traceurs de lignée cellulaire.
Un composé fluorescent, la rhodamine ou la fluoresceine sont couplés à une molécule de dextran de 10kDa, inerte et non métabolisable.
A cette molécule est greffée un acide aminé, la lysine capable de retenir le composé à l'intérieur de la cellule en contractant des liaisons électrostatiques avec les protéines du cytoplasme et de la membrane. La lysine présente également l'avantage d'être cofixable avec les protéines de la cellule grâce aux fixateurs aldéhydiques comme, par exemple, le formaldéhyde. Ces derniers forment des liaisons covalentes multiples avec les protéines du cytoplasme et des membranes phospholipidiques (cross-linking).
On peut aussi envisager de microinjecter le composé fluorescent dans une cellule de 15 à 20 microns, au début de la gastrulation, à l'aide d'une micro-aiguille de verre de quelques microns de diamètre. De cette façon, on peut suivre le déplacement de la cellule marquée ainsi que la destinée de sa descendance (Fig.142, Fig.143).
Sur la Fig.142, deux cellules ont ainsi été marquées dans la lèvre dorsale du blastopore.
La plus proche du blastopore se dirige vers celui-ci, puis s'y engage pour disparaître à l'observateur. La seconde, plus éloignée, se rapproche à son tour du blastopore.
Les prises de vue en image par image permettent d'estimer la vitesse de déplacement des cellules situées dans la couche externe de la lèvre dorsale du blastopore. A la température de 20°C, on estime à 20 microns par heure le déplacement de telles cellules (Figure 143).
Les principaux résultats du marquage cellulaire que ce soit par coloration des territoires ou lignage cellulaire permet d'en déduire le déplacement des cellules. Ainsi Vogt a-t'il démontré que des territoires se déplacent à la surface de l'embryon, s'étalent, s'étirent, ce sont les mouvements d'épibolie. D'autres rentrent dans l'embryon par le blastopore, ce sont les mouvements d'invagination. D'autres encore convergent ou divergent par rapport au plan médian.