La glycosylation
Spécifique du REr est l'addition cotraductionnelle d'un oligosaccharide aux protéines membranaires et sécrétoires. Cette addition, appelée N–glycosylation, se fait sur le groupement NH2 d'un résidu asparagine dans le contexte –N–X–S/T– (où X réprésente n'importe quel acide aminé excepté la proline pour des raisons d'encombrement stérique). L'oligosaccharide, appelé cupule glucidique (« core glycan »), est une unité stéréotypée de 14 résidus glucidiques comprenant : 2 acétylglucosamines, 3 glucoses et 9 mannoses.
Dans un premier temps, la cupule est assemblée côté cytoplasmique sur un long lipide du type dolichol–pyrophosphate ancré dans la membrane du REr. Dans un second temps, la cupule est transférée en bloc vers l'intérieur du REr et se lie à une asparagine de la chaîne polypeptidique (émergeant du canal de translocation), au cours d'une réaction catalysée par l'oligosaccharyltransférase (grand complexe enzymatique membranaire). Deux glucoses, en position 2 et 3, sont immédiatement enlevés par une glucosidase–2 et –1 respectivement). La protéine maintenant monoglucosylée (il reste encore un glucose en position 1) est reconnue par une lectine chaperonne, la calnexine (ou la calréticuline) qui favorise son repliement (voir figure 7A).
Après un laps de temps, durant lequel la protéine a atteint un certain degré de repliement, le glucose restant est éliminé (par la glucosidase–2). La protéine cliente se sépare de la lectine chaperonne. Si elle n'est pas dans son état de repliement définitif (« native fold ») elle est reconnue par UGGT (une glucosyltransférase, voir ci-dessous), reglucosylée en position 1 et de nouveau fixée par la lectine–chaperonne calnexine (ou calréticuline). Ce cycle peut se répéter plusieurs fois et se termine soit par la destruction de la protéine soit par son passage vers le Golgi (voir dans la section 8.2 « Contrôle de qualité dans le REr »).