Les objections habituelles : le lièvre et la tortue
Pour commencer ce chapitre, je répondrai à l'objection de ceux d'entre vous qui travaillent ou ont travaillé: « Je n'ai pas besoin d'un planning, j'arrive toujours à faire ce que j'ai à faire. »
Peut-être avez-vous une excellente mémoire et de la sorte vous contribuez à l’entraîner. Mais c'est une chose de jongler entre vie professionnelle et personnelle, c'en est une autre d'ajouter dans l'équation des études. En effet, pour être un bon étudiant, vous devez l'être à plein temps et ne pas cloisonner votre vie, comme vous pouvez et devez le faire pour le couple vie professionnelle/ vie privée.
Par ailleurs si vous savez combien de temps il vous faut pour faire des courses ou envoyer un courrier professionnel, vous évaluez probablement mal le temps « scolaire », surtout si vous êtes en reprise d'études.
Autre objection possible: « Les planning sont inutiles, j'ai besoin de l'adrénaline pour me mettre au travail ». Ce phénomène est fréquent et très humain: nous recherchons un équilibre entre la dépense énergétique nécessaire pour accomplir une action et le temps de repos pour recharger nos batteries. Pour nous mettre au travail nous avons besoin d'en sentir la nécessité et pour certains d'entre nous - et/ou pour certaines tâches que nous n'aimons pas – le stress d' une échéance proche est nécessaire pour nous mettre au travail. Et, pour nombre d'entre vous, cette stratégie a -plus ou moins- fonctionné pendant vos études primaires et secondaires.
Vos enseignants vous ont pourtant toujours dit de « prendre de l'avance » et de ne pas « faire à la dernière minute ». Je serai moins catégorique parce qu'il y a plusieurs façon de « faire à la dernière minute ».
Si, en effet, vous découvrez le sujet de l'exercice moins de 16 heures avant de le rendre, vous prenez le risque de ne pas avoir le temps de le comprendre, de ne pas avoir un temps de réflexion suffisant et de bâcler le travail.
Mais si, après avoir vu et examiné le sujet - et c'est particulièrement vrai pour une composition/ dissertation, vous avez continué à y penser, à lire des documents s'y rapportant et que vous vous mettez à votre table la veille, cela peut signifier que vous aviez besoin d'un temps de maturation.
Pour l'apprentissage, il est exact que l'on peut emmagasiner des informations au dernier moment, mais il y a plusieurs inconvénients :
vous les stockerez à court terme, ce qui signifie qu'elles ne seront pas réutilisables les années suivantes - pensez à votre poursuite d'études ;
elles vous resteront extérieures, vous ne pourrez pas les utiliser pour autre chose. Ce ne sont donc pas à proprement parler des connaissances ;
il est possible d'apprendre la veille pour le lendemain des dates, mais la méthode des exercices s'acquiert par la pratique. Il faut donc tout au long de l'année rendre des exercices ;
en attendant la dernière minute, vous augmentez votre stress et vous vous donnez mauvaise conscience. Or celle-ci est le plus souvent responsable du stress paralysant le jour des examens –voir le stress.
Pour l'acquisition des méthodes en revanche, il y a rarement des miracles : vous maîtriserez ces techniques au terme de nombreux exercices qui vous obligeront à mettre en pratique la théorie. Croire que l'on pourra faire, le jour de l'examen, une première dissertation réussie est extrêmement présomptueux. Sur ce point, la « dernière minute » est une stratégie souvent fatale.