Méthodologie

Réussir un examen (écrit ou oral)

Nous l'avons déjà dit, pour jouer il faut connaître les règles. Dès le début de l'année, du semestre, vous devez savoir ce qui est attendu de vous le jour de l'examen ou du concours en termes de savoirs et de méthodes. Il faut en effet pouvoir placer finement le curseur dans le spectre des connaissances :

  • Attend-on de vous des connaissances fines sur tel sujet ou une simple vue d'ensemble ?

  • Quel savoirs indispensables la formation/ la préparation au concours ne vous livrera-t-elle pas parce qu'ils sont supposés déjà maîtrisés –les prérequis ?

  • Qu'attendent les enseignants/ les interrogateurs ?

Stupeur et tremblements

Je reprends ce dernier point parce qu'il est essentiel. Vous vous présentez à un examen ou à un concours, parfois tremblants, espérant que celui qui va vous évaluer verra vos qualités, vous accordera le viatique – diplôme, poste- espéré. Trop souvent, prévaut encore une attitude infantile – vous attendez de ces figures parentales qu'elles vous octroient de l' « amour » ou de la considération et dans l'enfance nous attendons cela de façon inconditionnelle – c'est-à-dire que nous voulons l'obtenir quoi que nous fassions, ou ne fassions pas. Tant que vous adoptez inconsciemment ce schéma, vous risquez soit de ne pas fournir les efforts suffisants –espérant que l'on vous donne ce que vous pensez valoir non par vos actions mais ce que vous êtes, soit vous stresserez parce que vous resterez persuadé que quoi que vous fassiez vous ne méritez pas cette reconnaissance –parce que quoi que vous fassiez vous n'êtes pas à la hauteur...

Or, vous en avez parfaitement conscience, vous ne pouvez être évalué que sur ce que vous produisez- d'où les fameuses exaspérations (« je ne l'ai pas mis, mais je le savais » ou « mais c'est cela que je voulais dire ») nées des difficultés à communiquer clairement. Au risque de vous décevoir aucune machine n'existe à ce jour qui puisse vous scanner et évaluer ce que vous pouvez faire. Rien n'est plus décevant que le « potentiel » qui ne se réalise pas. Si votre intelligence, votre réflexion, vos révisions, ne se traduisent pas en une copie/entretien/ dossier convaincants vous n'obtiendrez pas ce que vous pensez mériter. Votre pensée doit se traduire en actes.

Mais si vous êtes obnubilés par la note, la sanction vous aurez sans doute du mal à accepter de changer votre manière de penser. Il faut donc sortir de vous-mêmes, de vos craintes et aller à la rencontre de votre correcteur.

Sachez qu'en principe votre interlocuteur éprouve une crainte –plus faible certes- mais réelle de se tromper, de ne pas vous évaluer correctement. Vos juges n'éprouvent aucune satisfaction à mettre une mauvaise note- à moins de sentir que le candidat se moque d'eux-, ils éprouvent en revanche un vrai plaisir à en mettre des bonnes – entre autres, pour les enseignants parce qu'ils ont parfois l'impression que leur activité a été utile.

Si le stress est pour vous un problème important, peut-être pourriez-vous le diminuer en vous focalisant non sur vous mais sur votre interrogateur, en gardant à l'esprit que vous devez le rassurer, lui montrer que vous méritez son estime et qu'il peut vous faire confiance. En cas de danger, une personne seule paniquera parfois plus qu'un parent qui sentira l'obligation de protéger et rassurer son enfant : cela ne l'empêchera pas d'avoir peur, mais il s'efforcera d'agir. Cela suppose d'abord de prendre conscience de sa propre valeur – et implique naturellement d'avoir agi en amont– fait des exercices, appris le cours, révisé, fait des recherches.

Se construire un ethos

Parmi ces recherches il y a la question de l'image que l'on doit donner de cela – l'éthos pour les orateurs antiques. Quelles sont les qualités valorisées par votre interlocuteur, quelles sont ses valeurs ? Comment allez-vous lui faire comprendre que vous êtes bien la bonne personne ? Nous l'avons vu dans la première partie, il est peu efficace de dire que vous êtes travailleur/se, sérieux/se, intéressé(e ) par la matière/ le poste. Vous devez semer des indices qui le prouvent. Pour autant vous ne serez convaincant- ( e) que si cette image correspond à ce que vous êtes, à moins d'exceller dans l'imposture...

Il sera donc utile de faire sur vous-mêmes un travail psychologique pour vous persuader vous êtes à votre place dans la salle d'examen ou d'entretien, que vous méritez le diplôme ou la place...Sans oublier de travailler suffisamment pour que cette certitude ne soit pas illusoire.

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