Cours de Biologie du Développement de Licence

5.3.6 - Régulation de l'adhérence cellulaire

La différence d'adhérence entre les cellules est liée aux différences de composition en molécules d'adhésion cellulaire à la surface des cellules. On peut mettre en évidence ces différences en transfectant des cellules avec un ADN codant pour telle ou telle molécule d'adhérence cellulaire (Fig.94).

Figure 94

Par exemple : on dispose d'une lignée de fibroblastes, les cellules L, dépourvues de cadhérines et non adhérentes.

  1. La transfection avec un cDNA codant pour la Ecadhérine rend les cellules adhérentes entre elles.

  2. Si on ajoute un anticorps anticadhérine dans le milieu, les cellules se dissocient.

  3. On obtient le même résultat si on prive le milieu en calcium

On peut également démontrer, que les cadhérines se reconnaissent de manière spécifique. Ainsi si l'on mélange deux populations de cellules L, chacune transfectée avec une cadhérine différente (E et N Cadhérine par exemple), les deux populations de cellules se ségrègent en se regroupant conformément à la nature de la cadhérine exprimée.

C'est la reconnaissance homophilique (Fig.94, Fig.95).

Figure 95

Mais, il y a plus, car des lignées cellulaires exprimant différentes quantités de cadhérine se reconnaissent en fonction de la concentration des cadhérines portées à leur surface.

La reconnaissance cellulaire est donc fonction à la fois de la qualité des cadhérines et de leur quantité. Si on ajoute à cela, la combinatoire de plusieurs cadhérines à la surface d'une cellule, on perçoit que la régulation de l'adhérence cellulaire devient complexe. Il faut enfin ajouter, que la régulation de l'adhérence cellulaire dépend de leur dimérisation qui elle-même dépend du domaine transmembranaire.

  1. Soit les domaines transmembranaires s'associent par paire et les dimères sont séparés les uns des autres.

  2. Soit les domaines transmembranaires s'associent en alternance (fermeture Eclair) d'une molécule à l'autre et dans ce cas les dimères forment une chaîne de molécules à la surface cellulaire. Les cadhérines, se reconnaissent par leur domaine homophilique. Mais là aussi, cette liaison participe à la régulation de l'adhérence cellulaire. Soit, les dimères se juxtaposent (à gauche de l'image), soit ils se croisent à (droite de l'image) (Fig.96). Dans un cas comme dans l'autre, la dimérisation et la reconnaissance homophilique croisées augmentent la force des interactions cellule-cellule.

Figure 96

En résumé, la combinaison de tous ces mécanismes de régulation de la reconnaissance moléculaire offre de multiples possibilités de varier et de moduler la régulation de l'adhérence cellulaire.

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