Une première idée du complotisme
Les hommes ont souvent été séduits par des théories du complot pour expliquer leurs malheurs ou pour expliquer le bonheur (des autres), ou encore pour rendre compte de phénomènes qu'il ne comprenaient pas : des hommes ont cherché dans des complots l'explication des grandes épidémies, des guerres, des famines, mais aussi des grands succès inespérés de leurs adversaires, ou des gloires qui peuvent susciter l'incompréhension ou la jalousie, etc. Dans l'imaginaire des auteurs des théories du complot, certaines institutions et certains groupes ont traditionnellement rempli le rôle des comploteurs : les jésuites, les juifs, les francs-maçons, les communistes, les capitalistes, le FBI, le KGB, etc. L'imagination était d'autant plus facilement sollicitée pour élaborer ces théories qu'elle pouvait sans mal prendre appui sur l'existence de complots avérés (Watergate, Timisoara, etc.). Dans le climat de défiance qui prévaut à l'encontre des sciences et des technologies, il n'était pas surprenant que les thèses complotistes resurgissent, alimentées là aussi par des faits réels qui font du mal à l'ensemble de la communauté scientifique.
Exemple : Un exemple de théorie du complot critiquée dans la presse
Les théories du complot sont souvent stigmatisées dans la presse. Cependant, certains journaux sont parfois ambivalents, oscillant entre la diffusion et la dénonciation de ces théories. Dans l'exemple qui suit, vous lirez une critique du lexique et de la faiblesse argumentative attribuée à François Copé, un responsable politique mis en cause dans le financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. La façon dont il se défend des attaques portées contre lui, notamment lorsqu'il met en avant l'existence d'un présumé complot, fait l'objet d'une vive critique journalistique dont nous reprenons ici quelques extraits.
« « D'ailleurs, par son choix lexical, ce
» (Renaud Machart. "Don Chochotte". Le Monde. 5 mars 2014).« discours solennel »
(introduit par un assez ridicule « Mes chers compatriotes » sur fond de drapeaux français et européen) faisait verser l'archétype dans le fossé de la caricature : M. Copé parla de « climat nauséabond »
, de « campagne de presse particulièrement agressive. Je dirais même haineuse »
, orchestrée par des « commentateurs qui préfèrent plus souvent déformer qu'informer »
, des « lâches »
qui manieraient les « insinuations, et les manipulations »
et pratiqueraient une « chasse à l'homme »
, une « vendetta »
. Selon lui, ainsi qu'il l'a affirmé devant une forêt de reporters, de micros et de caméras, il n'y aurait « pas de possibilité de répondre »
à ces « tartuffes bouffis d'orgueil »
au « magistère moral de pacotille »
et aux « oukases délirants »
prêts à précipiter les innocents sur « le bûcher médiatique »
après un « lynchage public »
! »