ADN versus ARN

La différence entre ADN (acide désoxyribonucléique) et ARN (acide ribonucléique) réside dans l'absence (désoxyribose) ou à la présence (ribose) respectivement, d'un groupe OH sur le carbone 2 du ribose (voir figure 2b). La présence de l'OH porté par le carbone 2 a des conséquences importantes car elle rend la chaîne de nucléotides plus sensible à l'hydrolyse de la liaison ester 3' (induisant la fragmentation de la chaîne, voir panneau C à droite de la figure 2b). Bien que l'ARN soit très utilisé pour ses propriétés enzymatiques et codantes (voir ci-dessous), sa fragilité le rend peu favorable au stockage de l'information génétique. Il semble que l'évolution ait attribué ce rôle à l'ADN, forme nucléotidique beaucoup plus résistante. Malgré sa résistance, l'ADN subit des altérations mineures tout de même, dans des circonstances telles que les mutations ponctuelles (dans toutes les cellules) ou les translocations chromosomiques qui surviennent lors de la méiose dans les cellules germinales.

L'agencement structural de l'ADN ou de l'ARN joue un rôle très important dans la stabilité de la chaîne moléculaire. En effet l'agencement de l'ADN en double hélice (deux chaînes antiparallèles et complémentaires), son empaquetage très dense dans le noyau et son association étroite avec des protéines (histones), représentent des facteurs supplémentaires de stabilité. Les mêmes principes s'appliquent également à l'ARN : l'ARN ribosomal (ARNr) est le plus stable (vie moyenne de l'ordre de quelques jours) parce que très replié sur lui-même (avec fréquents ré-appariements intramoléculaires) et associé à de nombreuses protéines. L'ARN de transfert (ARNt), bien que non associé à des protéines, doit sa bonne stabilité au repliement de sa chaîne et c'est l'ARN messager ( ARNm), peu replié sur lui-même qui est le moins stable (vie moyenne de l'ordre de quelques heures).

Figure 2b. ADN versus ARN, avec image de coupure de la chaîne Informations[1]