Avantage écologique et agronomique des plantes en C4
Notons tout d'abord que les plantes en C4 sont originaires de latitudes où le climat est chaud ; c'est le cas par exemple de la canne à sucre, du sorgho et du maïs. Le facteur température influence fortement la photosynthèse. Vous pouvez le déduire de vos enseignements de biochimie au cours desquels vous avez appris que l'activité des enzymes est influencée par la température. Par ailleurs, nous avons vu que pour arriver dans le stroma des chloroplastes dans lequel se trouve la RuBisCO, le CO2 doit traverser le cytoplasme. Il ne peut pas le faire sous forme gazeuse et il doit se dissoudre dans ce compartiment de la cellule. Or la température influence négativement la dissolution des gaz - O2 et CO2 - dans les solutions aqueuses (Fig. 54).
Question :
A partir des éléments de connaissances synthétisés précédemment en rapport avec l'influence de la température sur la dissolution des gaz (fig 54), sur l'activité enzymatique et à partir de la figure 55A, proposez l'avantage écologique et agronomique des plantes en C4 ?
Réponses :
Lorsque la température de l‘air se réchauffe, la température de la feuille d'une plante augmente également et pour la même quantité de CO2 dans l'air, il y a moins de HCO3- formé dans le cytoplasme, ce qui réduit la capacité fixatrice de la RuBisCO. Il apparaît dès lors clairement que la capacité de fixation du CO2 des plantes ayant à leur disposition un mécanisme de concentration du CO2 sera bien moins influencée par une augmentation de la température que les plantes qui n'en disposent pas. C'est ce qu'illustre la figure 55.
Exercice d'approfondissement et de réinvestissement :
Pour faire le point sur les connaissances que vous avez acquises et la compréhension que vous avez de la photosynthèse des plantes en C3 et en C4, je vous propose de résoudre l'exercice suivant.
Enoncé :
La capacité photosynthétique d'une plante en C3, Larrea divaricata (Fig. 56A) et d'une plante en C4, Tidestromia oblongifolia (Fig. 56B) sont mesurées en fonction de la température de la feuille et ce dans deux conditions de concentration atmosphérique en CO2 (« ambient »
= habituelle, et « high »
= élevée; Fig. 56C-D).
Questions :
A l'aide de vos connaissances, élaborez un raisonnement permettant d'expliquer la forme des courbes et les changements d'amplitude observés. A partir de ce raisonnement, déduisez les avantages et inconvénients qui pourraient résulter d'une augmentation de la quantité de CO2 atmosphérique telle que celle que nous visons actuellement. Quel(s) seraient les impacts sur le rendement agricole ?
Réponses :
Cette figure montre que la fixation de CO2 dépend de la température. On constate pour chaque plante, une gamme plus ou moins large de températures optimales. La figure indique aussi une photosynthèse nette moins efficace pour une plante en C3 (Larrea divaricata) que pour une plante en C4 (Tidestromia oblongifolia) quand la concentration en CO2 est celle de l'atmosphère (C), ceci ayant pour conséquence une croissance plus lente pour la plante en C3. Mais quand la concentration en CO2 est augmentée (D), la plante en C3 rejoint les performances de la plante en C4 avec des températures optimales plus élevées.
Les résultats précédents laissent penser que les plantes en C3 pourraient utiliser l'excès de CO2 qui va croissant ces dernières décennies, et pourraient s'adapter au réchauffement climatique. C'est en effet le cas, jusqu'à un certain point (Galmes et al. 2015, Prins et al. 2016). Notons qu'avec l'élévation de la température, la photorespiration augmente.