Les caroténoïdes
Les caroténoïdes constituent la seconde famille de pigments photosynthétiques. Elle comprend plus de 600 membres. La structure chimique de ces pigments est variable et plusieurs volumes seraient nécessaires pour les décrire complètement. Dans cette ressource, vous allez découvrir les caractéristiques principales de cette famille de pigments.
La famille de caroténoïdes est divisée en deux sous-familles appelées les carotènes et les xanthophylles. Les carotènes sont des caroténoïdes ne contenant aucun atome d'oxygène.
Les carotènes les plus couramment rencontrés sont le β-carotène et le lycopène, les pigments qui respectivement confèrent la couleur orangée des racines des carottes et la couleur rouge des tomates mûres (Figure 16). A première vue, ces deux carotènes ne se ressemblent pas du point de vue chimique. Ils possèdent cependant le même nombre d'atomes de carbone,40, et un réseau de doubles liaisons conjuguées.
Contrairement aux carotènes, les xanthophylles contiennent de l'oxygène. Celui-ci peut être présent sous différentes formes. Les principales sont de type époxy, hydroxy, cétone, hydrate de carbone, carboxyle, éther (Figure 17.)
Le spectre d'absorbance des caroténoïdes présente généralement trois bandes d'intensité inégale (Figure 18A). Ces bandes sont essentiellement présentes sur l'intervalle 400-500 nm. Cette propriété trouve son origine dans les doubles liaisons conjuguées des pigments et elle est en lien avec la couleur jaune-orangé des caroténoïdes. La position exacte des maxima d'absorption peut varier d'un caroténoïde à l'autre et aussi en fonction de l'environnement du pigment. Pour s'en convaincre, observons un exemple très spectaculaire dans le monde animal : le homard. Comme vous l'avez certainement déjà observé vous-même, la couleur du homard cuit est rouge-orangé (Figure 18B). L'analyse chimique révèle que la coloration est due à la présence dans l'exosquelette d'un caroténoïde rouge, l'astaxanthine. Alors comment se fait-il que l'exosquelette du homard vivant apparaisse bleu, comme vous pouvez l'observer dans la figure 18C ? Et bien, c'est simple. Dans la carapace, l'astaxanthine ne se trouve pas sous sa forme libre mais elle est attachée à une protéine. On parle de complexes protéine-pigment. Dans ces complexes, la molécule d'astaxanthine est “tordue” et le réseau de doubles liaisons conjuguées modifié de telle sorte que l'ensemble nous apparaisse bleu. Les parties plus sombres de l'exosquelette sont dues à une forte accumulation de complexes protéine-pigment. Elles sont en réalité bleu très foncé. Lors de la cuisson, la chaleur dénature les liaisons entre la protéine et l'astaxanthine, ce qui permet au pigment de reprendre sa configuration libre et d'apparaître rouge.