L'éclairement naturel et la mesure de son intensité
Dans l'environnement, la source de lumière pour la photosynthèse est le soleil. Dans ce dernier se déroule la réaction de fission nucléaire au cours de laquelle de l'hélium est produit à partir d'atome d'hydrogène. La réaction s'accompagne d'un fort dégagement d'énergie :
la température de la surface du soleil est d'environ 6000K. Elle dissipe l'ensemble du spectre électromagnétique dont les très énergétiques radiations cosmiques, gamma, X et ultraviolettes. Elles sont capables d'induire des réactions chimiques rapidement et sont tout à fait incompatibles avec le développement d'une vie telle que nous la connaissons. Pour que les organismes puissent utiliser les radiations solaires, il est indispensable qu'elles soient filtrées. C'est le rôle de l'atmosphère.
L'énergie transportée par un photon peut-être aisément calculée à l'aide de l'équation :
\(E = h c/λ\)
Dans cette équation, la constante de Planck, h, vaut 6,6 10-34 J s tandis que c et λ représentent respectivement la vitesse de la lumière (m s-1) et la longueur d'onde (m).
Remarquons immédiatement que l'énergie associée à l'onde est inversement proportionnelle à la longueur d'onde λ. Donc plus la valeur de la longueur d'onde est importante, plus l'énergie associée est faible (Tableau 2 ci-dessous).
Comment exprimer l'énergie lumineuse ? C'est une longue histoire que nous allons parcourir rapidement. L'unité historique est le lumen (lm). Un lumen correspond au flux lumineux dispensé par une chandelle sur une unité de surface, tous les points de cette surface se trouvant à une unité de distance de la source. L'intensité de l'illumination ou illuminance s'exprime alors en en lux (lm m-2) (les pays anglo-saxons utilisant le pied comme unité de mesure de longueur, l'illuminance s'exprime en foot candles (lm ft-2)). Ces définitions illustrent bien les difficultés d'utilisation de ces unités, en particulier pour les scientifiques. De plus, elles ne prennent pas en compte l'énergie associée au flux lumineux. Or nous avons vu plus haut qu'en fonction de la valeur de cette énergie variait en fonction de λ. Afin de prendre en compte ce facteur, la densité de flux radiant ou irradiance a été définie. Elle se mesure en watt (W) m-2.
Nous avons brièvement rappelé plus haut la dualité onde-particule des photons (paragraphe précédent). Il est donc possible de compter les photons comme des atomes. Cette possibilité est d'autant plus importante que les photons réagissent avec les autres molécules dans des proportions bien définies. Afin de décrire cette possibilité la densité de flux de photons (photon flux density ou PFD) a été créée. Elle mesure nombre de photons tombant sur une unité de surface par unité de temps. Son unité est le mol m-2 s-1. Comme nous allons le voir dans quelques instants, les pigments de l'appareil photosynthétique n'absorbent pas toues les longueurs d'ondes. Afin de mesurer la quantité de photons délivrés par les sources de lumière utilisable par la photosynthèse (ou photosynthetic active radiation = PAR) et ainsi les comparer entre elles, une unité particulière a été créée pour les mesures de photosynthèse. Il s'agit de la densité de photons utilisables (400-700 nm) par la photosynthèse (photosynthetic photon flux density). Le tableau 2 résume ces différentes unités.
Type de mesure | Unité de mesure | Signification |
Flux lumineux | lumen (lm) | Flux lumineux dispensé par une chandelle sur une unité surface, tous les points de la surface étant distants de la source lumineuse par une unité de longueur |
Illuminance | lux (lm m-2) | Intensité de l'illumination |
Irradiance | W m-2 | Densité de flux radiant |
Densité de flux de photons | PFD (mol photons m-2 s-1) | Nombre de photons délivrés par une source tombant sur une unité de surface par seconde |
Densité de flux de photons utiles pour la photosynthèse (400-700 nm) | PPFD (mol photons m-2 s-1) | Nombre de photons utiles pour la photosynthèse (PAR) délivrés par une source tombant sur une unité de surface par seconde |
Des appareillages spécifiques sont disponibles pour mesurer ces intensités. Ils sont équipés de sondes planes (2 π) ou sphérique (4 π) (Figure 10). Le choix du type de sonde est crucial pour la qualité d'une mesure. En effet, la sonde plane détecte essentiellement les photons incidents dont la trajectoire forme un cône incident au plan de la sonde. Au contraire la sonde sphérique détecte les photons quel que soit leur distribution dans l'espace.